Numéro 5 régional

EN JOUE

Je me suis méchamment ouvert la joue. La blessure est externe mais je l’ausculte de l’intérieur avec la langue et j’ai l’impression que je pourrais facilement passer au travers et ouvrir une seconde bouche. Peut-être que j’arriverais mieux à me faire comprendre avec une seconde bouche. Ils la trouveraient tellement étrange, cette bouche de côté, cette bouche qui leur parlerait de travers. Ils feraient peut-être un effort. On prendrait le temps. Quand les gens prennent le temps je parviens à me faire comprendre. Celui qui a le chien ne prend jamais le temps. Moi non plus. Quand il y a le chien je ne tente plus rien, je cours, j’ai trop de mauvais souvenirs avec le chien, le chien dressé pour l’attaque, le chien qui n’est qu’une flèche tournée vers moi et que seule une laisse retient. J’ai couru, il faisait déjà très sombre dans le sous-bois, j’ai tourné la tête pour voir si la main tenait toujours la laisse qui tenait la flèche et je n’ai pas vu la branche, la branche d’un épineux si j’en crois la sensation d’une lame me tranchant la joue. Je n’ai pas vérifié. J’ai couru, j’ai arrêté de me retourner et j’ai attendu de ne plus rien entendre que mes pas sur les feuilles mortes et mon haleine que je perds et mon cœur qui fait un son terrible jusque dans ma tête qui pourrait exploser tellement elle gronde. Je m’arrête et je n’entends plus rien. Je sais que la peur du chien m’a fait aller trop loin. Je vais devoir rebrousser chemin et remonter aux aguets, refaire les pas que je viens d’avaler à grandes foulées, refaire chaque pas avec la plus grande lenteur, en le décomposant, en transformant l’enjambée en tout petits pas, méticuleusement, et tenter à nouveau de passer, un peu plus bas peut-être, essayer vers le cours d’eau, je ne sais pas, je n’ai pas encore essayé vers le cours d’eau, je verrai bien, j’essaierai peut-être cette nuit, ici ils n’ont pas les lunettes qui voient la nuit, enfin je crois pas. Ça fait trois jours que j’essaie, je vais m’asseoir pour me calmer, je vais regarder de plus près la joue, cette seconde bouche, je vais lui demander de me parler, nous allons discuter, je lui dirai de ne pas s’inquiéter, je lui dirai que je suis confiante, je lui dirai que j’arrive toujours à passer, je lui dirai que j’en ai passé plus d’une.

Une goutte de pluie s’écrase sur ma joue. Je suis fatigué, j’ai marché trop vite, ça doit bien faire trois heures maintenant. Le souffle court, les tympans qui pulsent, j’arrive tant bien que mal à m’asseoir sur la souche du chemin-bas. J’aurais dû manger quelque chose avant de partir. Un bruit sourd, tout proche, me rend vigilant. L’espace d’un instant je pense à une biche et puis non, le rythme se resserre, les pas qui fuient sont humains. De toute façon, les biches, elles viennent plus jusqu’ici. Depuis qu’ils ont armé la frontière, elles restent à bonne distance. Elles observent de loin, inquiètes, l’étrange ligne droite qui a pris consistance. C’est drôle, elles viennent voir, comme si elles n’arrivaient pas à s’y faire, comme si elles voulaient manifester leur présence, leur mécontentement, comme une subtile menace pour la servitude volontaire. Je les ai vues plusieurs fois sur les hauteurs, mais elles ne descendent plus. Elles sentent le tragique, c’est peut-être leur instinct de proie et puis quelques fois ils en ont tiré, pour tromper l’ennui. Et ils ont lâchés les chiens. Sans contre-ordre. Un carnage. Ils riaient. Je m’en souviens parce que c’était en pleine période de reproduction alors ça avait fait un barouf pas possible au village. Fallait voir les élus, les écolos et surtout les chasseurs. Ils vous auraient presque tiré des larmes, les chasseurs. Ils avaient même payé une messe. Comme un appel au respect de nos traditions locales, de notre communauté de vie, avait dit le curé. L’émotion était vive pour les biches, elle ne l’était plus pour ceux qui essayaient, à bout de souffle, de passer la frontière. Peut-être qu’on s’use, que la lassitude rend misanthrope. C’est comme quand attendri par le chien du clochard, le passant donne de l’argent pour les croquettes. On s’habitue à tout, il paraît. Moi je m’habitue à rien, j’ai l’impression que la vie me transperce de toutes ses folies absurdes. Je ne m’habitue pas à cette frontière, au ridicule de cette idée qu’on pourrait s’approprier un territoire, le départager, je suis sidéré qu’on puisse vouloir donner corps à des lignes imaginaires. Maîtriser les espaces et y enserrer les corps. Je me sens dépossédé de cette terre qui ne m’appartient pas, parce qu’ils s’en croient maîtres. C’est peut-être parce que j’habite là et qu’à moins de cinq cent mètres de la maison, ils surveillent, menacent, interpellent, invectivent, salissent la forêt de leur présence accablante. Ils se relaient nuits et jours. Je suis né là. Le bois, depuis tout gamin je l’arpente dans tous les sens. Je connais les arbres, les plantes, les anfractuosités qui faisaient des palais de gosse. J’avais pas vu que c’était une frontière. Et puis j’ai grandi. Ils ont militarisé la ligne. J’étais excédé. Je reprends ma marche sous la pluie, j’ai froid, il faut que je rentre et que j’arrête de m’énerver tout seul. Ça sert à rien. Les pas étaient légers, souples. Il va falloir que j’aille voir. J’espère que c’est pas un gosse. La dernière fois, ça m’a vrillé le cœur.

Il n’a pas de nourriture. S’il en avait je tenterais une sortie. J’ai perdu mes compagnons de route lors de la fuite devant le chien. Je les ai cherchés dans la nuit. Si je n’étais pas seule je serais déjà en train d’essayer de me faire comprendre. J’ai très faim et la vue d’un morceau de pain me donnerait le courage de sortir de ma cachette. Je n’ai aucune raison de prendre ce risque. J’ai arrêté de me fier à la tête des gens. Je me suis fait voler mon portefeuille par un homme qui avait le plus joli sourire que je n’ai jamais croisé. Il m’a volé le sourire de la photographie de mes parents avec son sourire qui donnait la confiance. J’observe le monsieur à travers les feuillages. Il est assis sur une souche et il ne sourit pas. Il semble fatigué. J’utilise mon téléphone dont la batterie est vide, la vitre fait miroir et j’examine la joue. J’ai l’impression qu’elle s’est ouverte un peu plus, comme si elle avait crié toute la nuit. Les lèvres boursouflées ne vont jamais se rejoindre. J’essaie de pincer la bouche pour la faire taire mais la couleur de mes doigts me décourage, je vais l’infecter, elle va se mettre à pourrir, je n’aurai plus que des sales mots dans la bouche. J’ai le cœur qui se met à cogner fort. Ce n’est pas une égratignure, c’est une plaie béante. Si je ne me fais pas soigner elle va empirer, elle va rejoindre l’autre bouche, la vraie, mon visage ne sera plus qu’une énorme bouche qui essaie de se faire comprendre. Je ne peux pas avoir fait tout ce chemin, m’être faite comprendre autant de fois pour me faire taire par une blessure mal soignée. Je pleure car je ne comprends pas. Le chemin ne peut pas se terminer sur une épine qui entaille et une entaille qui gangrène. Je me suis relevée tellement de fois, je me suis relevée alors qu’on m’avait couchée plus bas que terre, il avait le sourire le plus beau du monde et je m’étais relevée la bouche pleine de terre et il partait et je me disais qu’un si beau sourire ne pouvait pas être mauvais. Je le regardais partir, il n’avait pas frappé, il s’était arrêté quand je lui avais dit que j’avais tout donné au passeur, j’avais menti et je ne savais pas qu’il partait avec le sourire parce qu’il avait pris le portefeuille. Le monsieur se lève de la souche et je ne veux pas qu’il parte car je n’ai pas d’autre solution pour me faire soigner. Je sors de ma cachette.

J’ai rien trouvé. Pas la queue d’un cèpe. Et je fatigue de plus en plus vite. Je reprends mon chemin lorsqu’une voix de femme m’interpelle et m’invite à me retourner. Une large entaille barre sa joue droite. C’est profond et ça évolue pas bien, pas besoin d’être diplômé en médecine pour s’en rendre compte. Elle dit qu’elle a faim, qu’elle veut l’aide. Elle ne peut pas rester dans la forêt avec ça, la blessure qui est mal. Elle pointe la joue. Tu m’étonnes, vu la balafre. C’est moche. Et voilà que ça tombe sur moi, c’est bien ma veine. Je n’ai pas trop le choix, j’esquisse un geste l’invitant à me suivre et je continue à marcher. Elle avance et j’entends la fatigue de son corps à ses pas traînants derrière moi. En mouvement elle semble vraiment affaiblie. Elle a dérouillé et puis l’automne est frais et humide, un coup à attraper la mort dans les bois. Il faut pas rester ici. Les gardes sont en alerte, des passeurs traînent dans le coin, ils disaient ça à la radio, hier. Elle risque gros quand même. Nous marchons en silence. C’est comme apprivoiser nos présences. Je suis taciturne et solitaire. Les autres, c’est un bonus ou des emmerdes. J’ai remarqué qu’être trop différent, ne faire allégeance à aucun groupe, c’est souvent un problème, alors j’habite ici, seul. Et cette jeune femme qui me tombe dessus, ça me perturbe. Je suis pas très à l’aise. Il faudrait sans doute que je dise quelque chose mais ça vient pas. C’est pas pour rien que je niche dans la forêt, hein. Le trajet dure une éternité. Arrivés à la maison, je parle des biches en réchauffant la garbure. Elle dit qu’elle les voit, chaque jour ici, qu’elles ne sont pas peureuses, qu’elle a l’impression qu’elles la regardent, elles suivent, un peu, comme veiller, tu vois ? J’enchaîne sur les blaireaux, lui dis que j’en ai croisé un tout à l’heure en cherchant des champignons, glissant une blague qui les compare aux humains. Je rigole tout seul, je crois qu’elle n’a pas compris. Elle scrute l’espace qui me sert de cuisine et de salon, s’attarde sur les crânes et les animaux empaillés, évalue si elle peut faire confiance, reste vigilante. J’aime bien ramasser les ossements. Je ne prends que ceux qui sont propres. La mort est pleine de vie, un organisme en décomposition grouille d’insectes, mouches argentées et coléoptères, de mousses et de liquides. C’est joli tout ce qu’un animal mort donne à la forêt. Et puis j’aime bien leur présence, aux os et aux empaillés, c’est comme leur rendre l’espace, un peu trop tard, ici dans mon abri. Une marque de respect, un truc un peu sacré. Je suis pas responsable de la violence des autres après tout. Je crois que prendre soin des empaillés c’est ma façon à moi d’essayer de restaurer une forme d’équilibre, un genre d’excuse inutile. Je me sens obligé de me justifier. Non, je suis pas chasseur, ni taxidermiste. Elle me questionne du regard. Et me voilà en train de m’embourber dans une explication confuse. Je comprends qu’elle ne comprend pas. Socialement, je suis vraiment une catastrophe. Quelle idée de partir sur un sujet pareil. Je finis par lui dire de laisser tomber. Je crois que là, elle comprend. Ou elle compatit. Elle sourit. Ça se transforme en rictus de douleur. Aïe. Il va falloir soigner cette blessure avant que ça ne s’aggrave. J’apporte la soupe, du pain et après avoir hésité j’ouvre une bouteille de vin. J’ai besoin d’un remontant, je suis un peu déboussolé. Elle dévore tout ce que je pose sur la table.

Je ne parviens pas à le comprendre. Je ne parviens pas à savoir si je peux me fier à lui. Ses mots sont en contradiction avec ses manières d’agir, ses mots ne suivent pas ses gestes, ses gestes ne sont pas en accord avec ses mots. Il me donne l’impression de parler deux langues à la fois, deux langues qui se contredisent. La langue de son corps me dit qu’il est épuisé par la vie, elle me dit qu’il préférerait ne pas m’avoir croisée, elle me dit qu’il est dépassé, elle me dit que c’est trop pour lui, mais sa voix est douce et les mots dont j’ai saisi le sens m’ont invitée à le suivre, ils m’ont dit soigner, j’ai compris manger, ils m’ont parlé de chaleur, alors j’ai suivi les mots plutôt que le corps, et là je suis sur le pas de la porte et je n’ose plus bouger car il a un chien. Les jambes veulent me faire courir, par réflexe, alors qu’un autre réflexe me dit d’avancer, un réflexe lié à la survie, un réflexe qui reconnaît l’odeur, celle du feu de bois qui réconforte, le visage en apprécie la chaleur, j’évalue à nouveau la situation, le chien est aussi fatigué que son maître, il est effondré devant la cheminée, il ouvre à peine un œil, mes jambes acceptent de faire un pas à l’intérieur. Il n’a rien vu de tout ça, son corps est occupé à faire les gestes qu’il fait quand il rentre chez lui, il ne les fait pas de gaîté de cœur, il les fait pour s’en débarrasser. Il se met à parler des biches comme s’il les aimait alors que j’en vois une accrochée au mur, sans doute son corps qui a encore agi malgré lui. Même lorsqu’il essaie de ponctuer une phrase par un sourire, son corps l’abandonne et le sourire devient grimace. Les mots s’emballent, je ne sais pas pourquoi, il tente de me dire quelque chose qui pourrait être important, il parle de chasseurs et de taxis, j’imagine des chauffeurs de taxis avec des fusils, ils tirent sur tout ceux qui les hèlent, et ça me fait sourire et ça me fait mal de sourire, je l’avais oubliée cette seconde bouche, je m’étais évadée un instant, un instant j’avais oublié les dangers et elle vient me les crier, elle me crie qu’il ouvre une bouteille de vin et que les hommes saouls sont dangereux. Je me concentre à nouveau, je vérifie que le chien n’a pas bougé, je refuse son verre de vin, je me rappelle les raisons de ma présence ici, me réchauffer, manger, me soigner, alors je m’en mets plein les bouches, il faut que je reparte avant que l’alcool ne monte à la tête, c’est bon et douloureux à la fois, la mastication fait gémir ma bouche de travers, elle gémit si fort qu’il se met à nouveau à parler de soigner, il se lève et disparaît, je suis seule avec le chien, je mets du pain dans mes poches, il revient avec du désinfectant et des pansements, il dit qu’il va s’en occuper mais ses gestes ne suivent toujours pas ou c’est moi qui ne comprends vraiment rien, alors je prends les objets de ses mains et je sursaute parce que le téléphone sonne. Je pense au mien que j’aurais pu mettre en charge mais je n’ai plus le temps, et il raccroche, et son corps se met à s’agiter et c’est la première fois que je vois son corps et ses mots en accord, il est paniqué et son chien s’est dressé et il dit que c’était un ami qui habite plus bas et il dit que la police est en train de monter. Son corps et ses mots disent que la frontière n’est pas loin et disent encore des choses mais je suis déjà dehors et je l’entends au loin.

Elle s’enfuit. Je lui ai fait peur. J’ai paniqué, elle a compris, elle a vu. J’aurais pu la cacher ici. Ils n’auraient pas cherché. Sans doute pas. Elle va se faire prendre je crie d’attendre, je crie que je vais lui montrer le chemin. Elle est rapide, je suis trop lent. Je l’ai toujours été, le monde va trop vite pour moi, je suis toujours en décalage. Un peu à côté de la plaque. Mais à présent, il y a autre chose. Mon corps est fatigué. Mon cœur aussi je crois, il est usé. Je sors et cours dans sa direction. Si j’arrive à lui montrer le chemin du bois-bas elle peut atteindre le taillis dense qui se développe de l’autre côté de la frontière. Elle sera à couvert. Elle pourra aller là où elle semble vouloir aller. Les premières foulées me coupent le souffle, mon corps ne suit pas mes intentions, il est lourd, il est lent, mon cœur bat beaucoup trop vite. À chaque battement je perds de l’élan. Je m’arrête, appelle encore. Je ne la vois plus.

Je l’entends me héler. Je me retourne plusieurs fois, il essaie de me rejoindre suivi de son chien mais je cours trop vite pour lui. Il me dit de l’attendre, il connaît le chemin. Je l’entends de moins en moins puis je ne l’entends plus. Je vérifie que j’ai toujours le désinfectant et les pansements dans la poche, non pas celle-ci c’est celle du pain et j’entends le chien aboyer et c’est étrange sa façon d’aboyer ça ne ressemble à rien que je connaisse alors je m’arrête et je vois le monsieur allongé dans les feuilles mortes.

Je veux repartir mais mon corps ne veut pas, il ne répond plus à mes injonctions. C’est un peu comme dans un rêve quand on constate avec lucidité que le corps n’obéit pas. C’est assez doux, cotonneux. Des picotements gagnent ma poitrine faisant écho aux points scintillants devant mes yeux, ceux qui apparaissent quand on se relève trop vite. Je suis engourdi, mon corps est lourd. Ce qui m’inquiète c’est la respiration, le souffle se transforme en un mince filet qui semble vouloir devenir intermittent.

Je suis à nouveau figée. Je me moquais de lui, de son corps qui ne suivait pas sa parole, presque de haut je le jugeais, alors que ses contradictions créaient du mouvement et que là il en manque cruellement. Mes pensées se bousculent tellement, je suis coincée à le regarder ne plus bouger en contrebas. J’écoute attentivement entre les jappements, je n’entends aucun moteur. Je ravale ma peur du chien et je rebrousse chemin.

Me voilà en train de crever sur cette putain de ligne de frontière. C’est comme une blague un peu cynique. Ça pourrait être un acte de rébellion, un geste politique mais il aurait fallu que je laisse un message. Là, c’est juste la mort, banale, celle qui n’a pas plus de sens que la vie. Je vais mourir comme j’ai vécu : insignifiant, seul, un peu à côté de mes pompes. Le chien est là. Il a compris, je sens bien que ça l’angoisse.

Je lui prends la main, son chien me lèche la joue, celle qui ne dit rien. Il a besoin d’aide et je n’ai que des pansements, je ne sais pas s’il est encore conscient. J’entends un moteur. Ils sauront mieux l’aider que moi mais il faut qu’ils le voient. Alors j’attends qu’ils s’approchent suffisamment.

Les feuilles des arbres sont floues, auréolées de leurs propres couleurs, c’est assez beau. Elle est revenue. Elle tient ma main. Ça fait beaucoup alors j’y vois plus rien à cause des larmes. Je me sens bien. Je crois que cette fois-ci c’est la bonne. Je me demande de quel côté on est.

Eléa Ma et Lë Agary (auteur de « Il faudra faire avec nous » paru aux Etaques)

illustration : Sarah