<r.a.f. >

j’en ai rien à foutre de la question sociale
j’en ai rien à foutre de la question raciale
je me demande seulement
comment les désosser de ma chair société
l’héritage de mon adn poubelle
à l’ombre des baobabs
l’éclat des ancêtres rugit derrière
mes enclos
occupée à reconstruire un monde
que je hais, le défaire me fait des nœuds aux os
l’illusion de l’action directe
ils disent : la violence est-elle nécessaire ?
qui a encore le temps
pour cette question de boloss
je wanda : à quelle heure notre violence ?
c’est dans cette brèche que je veux combattre
perdre le sens de la mesure des équilibres imposés
j’idéalise pas grand-chose,
juste le monde en pratique
les luttes pauvres, noires et rouges
je fonds par vous, , , pour nous
comment s’autodéfendre, ,, ,
poser des bombes avec des mots ?
Comment tuer le flic,, ,, ,,
suicider le bourgeois en moi ?
Comment ça va ? On est là hein
boulet de canon scié, ma tempe trouée de souvenirs
l’amour des bas-fonds, mes bidonvilles
les spectres des révolté·es hantent
les communes, le béton, mes draps, , ,
de ta rage dont sont tissés mes rêves
ça pue encore le venin j’y peux rien
la rumeur de ta libération est proche
c’est une enveloppe qui fait tout craindre
le soulèvement des divinités de la rue
les éclopé·es, les putes, les barbares
en naïveté
les klaxons dans brazza c’est la cacophonie
en résistance des gilets noirs
colère dans molards
poussiéreux d’espoir.
Douce Dibondo
infra/seum, une poésie fâchée avec tout le monde
éditions blast
photo : lise
