Numéro 8

L’ombre du loup

Mercredi 15 janvier 2020, je retrouve deux brebis égorgées. Verdict de l’administration : « Loup non exclu ». Paysan dans le vallon de Marcillac, je cultive des fruits, des légumes, j’élève des brebis qui pâturent nuit et jour, dix mois sur douze. Je suis pris en étau entre les agressions de la vie sauvage et les exigences normatives industrielles d’une société administrée, devenue hors-sol, contre nature. Récit.

Comme tous les matins avant de démarrer la journée au grand air, je lis sur le trône quelques articles dans Politis, XXI, 6 mois, Kaizen, Campagnes Solidaires, Billet d’Afrique, l’Empaillé. Mais aujourd’hui ce sera Zadig, avec un article de Sylvain Tesson intitulé « Mozaïque française ». « La France est le pays de la nature domestiquée et du territoire découpé à l’extrême (…). Nous vivions dans l’âge du loisir, et il s’agissait de découper le territoire en sections pour randonneur. Bref, je découvrais que rien n’est moins sauvage que notre labyrinthe ». Je finirai plus tard. L’heure tourne, les bêtes m’attendent. Quatrième tasse de café sur le pas de la porte. La puissance du réveil, la violence de l’âcreté. Je fais mes lacets, j’enfile mon blouson et visse mon bonnet. Dehors c’est gris, sec, frais, presque doux. Déjà une fleur chez les petites pervenches… Tout va bien.

Surprise macabre

Tiens, on dirait que le grillage à moutons de la barrière a été enfoncé ?! Sur le chemin de la bergerie, dans le parc où nous avons ramené les 32 dernières brebis qui pâturaient encore sur le causse, je retrouve une brebis morte, égorgée ! 50014, boucle jaune. Cratère immense sous la mâchoire, éruption peroxydée, reflets immobiles d’un rouge trépassé. Plus de trachée. L’animal, 60 kg environ, a été traîné sur quelques mètres. Ça sent le sauvage tout ça .

Des ronces boueuses dans l’axe, comme des sillons accrochés sur la laine de l’abdomen rebondit. Une perle de sang, accrochée sur le bord de l’anus qui dégueule sa dernière fécale onctueuse. Un cratère, et rien d’autre. Propre, efficace, violent. Merde, je ne m’attendais pas à trouver un cadavre là ! Aux abords de l’abri, le troupeau se regroupe et m’observe. Je les scrute et les passe en revue une à une. Pas de boiteries, pas de traces de sang, pas de toison déchiquetée… Tout le monde a l’air d’être là.

J’appréhendais pourtant mon entrée dans la bergerie car la veille, cinq brebis et quelques agneaux du lot qui est déjà rentré à l’abri depuis 15 jours, s’étaient faufilés par la porte que j’avais oublié de fermer et s’étaient repus de l’intégralité d’un seau de céréales. Un oubli, une étourderie, un manque de lucidité dans la gestion d’un troupeau complètement dépendant de nos agissements, est parfois létal lui aussi. Mais cette fois, ça passe. Dans la bergerie tout le monde est bel et bien d’humeur à ne pas rater son repas. J’officie, j’observe. Chouchou boude. Ça doit marner dans la panse ! Il faut vraiment que je me mette un panneau sur le portail de la bergerie : « T’es sûr d’avoir fermé toutes les portes ? »

Bon, les autres ? Je leur distribue un peu de foin dans les auges à l’intérieur. Petit à petit, les brebis rentrent. C’est pas très grand, elles vont être serrées. Il va falloir que je répartisse mieux les effectifs. Refaire des lots, poser des barrières, gérer les abreuvoirs. Il en reste trois dehors, qu’est-ce qu’elles regardent, la tête haute comme ça ? Elles ont l’air flippé. Pourtant j’ai pas pris le chien ce matin. Il s’est donc bien passé quelque chose… Dès que je bouge, tout le monde cherche à sortir par la porte restée ouverte, ça sent la peur ! Elle ne sont pas en confiance, c’est sûr. La 50014, l’égorgée, c’est bien celle que je trouvais pas très harmonieuse. Elle faisait tâche dans le troupeau. Pourtant elle avait bien élevé ses agneaux. Elle n’avait pas l’air malade… ?!

Ça bouillonne sous le bonnet. Pourquoi ? Comment ? Qui ? Quoi ? Renards ? Chiens ? Non, ça sent vraiment la mise à mort professionnelle. Je suis « habitué » à ce que les renards m’emportent des agneaux naissants. J’en ai pris mon parti et je m’organise pour minimiser les pertes. Mais s’il ne rechigne pas à se nourrir d’un cadavre, le goupil n’est pas assez puissant pour terrasser une brebis adulte. Je laisse la porte ouverte, les auges sont pleines de foin. Les brebis feront ce qu’elles voudront. Je remonte à la maison déjeuner. Il faut à tout prix rentrer du bois aujourd’hui. Je m’occuperai du cadavre plus tard.

Un deuxième cadavre m’électrise

J’attelle la vieille remorque. J’attaque la descente du chemin par l’entrée de la piste, dans le parc de la bergerie. La terre a l’air d’avoir bien séché. Le chemin me paraît praticable même si encore une fois, il faudra prendre des risques pour ne pas se renverser en remontant chargé. À la troisième épingle, dans le creux du vallon, là où le troupeau bien souvent se pose pour ruminer, j’aperçois un nouveau cadavre de brebis. Merde, je les avais pas comptées tout à l’heure ? Je commence à trembler imperceptiblement, sans colère. État émotionnel, décharge chimique comme une brise de peur qui t’effleure. Rester froid. Comprendre. Au volant du tracteur je continue à descendre. Je manœuvre, je m’arrête. Je pressens déjà au fond de moi l’évidence, la signature du tableau.

Cette fois y a eu casse-croûte. À deux mètres, le contenu de la panse avec deux cotylédons de glands comme des icebergs, au milieu d’un tas de déchets d’herbe tondue. Tâches grasses de sang sur la pelouse, comme jaillies d’une hémorragie violente. Le sternum « explosé » laisse apparaître les viscères. Le foie est à moitié mangé, le cœur a disparu, quelques côtes broyées posent comme une vieille carcasse de bateau échoué. Je contourne en posant mes pieds sur les quelques cailloux pour éviter de souiller la scène. La chair du cou, filandreuse, sous la peau qui flotte a été copieusement consommée. Une épaule se détache de l’ensemble, trace de crocs. 60015.

Les images de la sœur de Grisette, 20034, me reviennent en tête. Retrouvée saignée et éventrée, une patte cassée, les deux embryons posés par côté. Elle était encore chaude à 9 heures ce matin-là.

C’était il y a combien d’années ? 3, 4, 6 ans ? L’automne, l’été ? Je ne sais plus. Je retrouverai ça dans mes classeurs. J’accepte alors de penser qu’il s’agit peut être de l’œuvre d’un loup.

Une obsession : chasser le doute

Avec ma compagne Marielle qui m’a rejoint, nous échangeons sur la situation. J’essaie de prendre des décisions mais je reste suspendu. Je veux avoir des certitudes. J’appelle mon pote Manu. Il est formé sur les indices laissés par le loup. Il a l’habitude des tableaux. « Affirmatif mon cher Gwen, vu ce que tu me décris, il y a de fortes chances que tu aies chopé la queue du mickey, bienvenue au club ! » Au bout de trois-quarts d’heure de détails sur l’art « lupinien », les récits de vie d’éleveurs très impactés et sur la machine administrative qui encadre la question du loup, je remonte sur mon tracteur. L’ascension avec la remorque chargée est un détail, mes questionnements colonisent tout mon espace. Qu’est ce que je fais ? …Avoir une certitude, ne pas succomber à l’irrationnel… Je récupère l’appareil photo et je repars à mes carcasses. Je bombarde. Les pattes enduites de terre séchée témoignent-elles de la résistance de la victime ? Debout et tendue sur ses pattes qui lâchent, suspendue aux crocs serrés dans la gorge qui râle ? Résistance vaine, après une fuite affolée, un virage mal négocié, isolée, le prédateur a alors atteint son but. L’œil est déjà terne, le corps froid, la scène s’est déroulée en début de nuit, sans doute hier soir.

Je cherche dans les alentours des indices. J’espère trouver un bel étron avec un peu de laine. Un truc qui ne sente pas la croquette pour chiens. Des traces de dix par dix ou plus même. Je monte, je descends, je repasse, je me projette la scène dans l’espace qui s’offre à moi. Les grands corbeaux s’annoncent déjà. Ça va être la dinde aux marrons pour bien des charognards. Bredouille, c’est midi. Je remonte à la maison par les chemins de traverse. Je passe quelques coups de fil. J’expose encore les images, je cherche d’autres avis, d’autres contacts. Loup, bouhh… ah ah !!

Y a un truc qui coince dans la gorge. Une foule d’électrons s’entrechoquent. Le doute, ça ronge de l’intérieur, comme un deuil sans fond, un manque permanent rempli d’impuissance. Ça t’enferme, ça t’enserre toujours plus fort sur toi-même. Le besoin de certitude devient mon Graal.

Affronter mes démons

Moi et moi seul, mon foie, mon cœur, mes tripes, mon sternum et ma gorge… Je suis un enfant des bois, des friches, des grands espaces, mais je suis aussi paysan, éleveur, cultivateur de fruits et légumes en agriculture biologique et en circuit ultra court. La puissance de ce « presque fait divers » sur la ferme m’oblige à affronter mes démons.

Le repas terminé, je sais qu’il me faut faire un choix. M’en tenir à ce rendez-vous intime avec la vie sauvage ou me confronter en tant que citoyen administré à la dimension politique du retour du loup ? Me confronter aux Pour, me confronter aux Contre, me confronter à cette humanité en crise.

Je respire. Je me sens acculé. Cette dualité simpliste, réductrice, me rend colère. « Les certitudes morales sont pour le plein jour des églises et des cabinets de ministère » (1)

Faiblesse de la condition paysanne, fragilité pastorale… J’appelle l’OFB (2) à Rodez. Je veux comprendre comment la puissance publique procède pour faire face au retour du Loup. On me renvoie à la DDT (Direction Départementale des Territoires) vers Monsieur Loup qui prend ma déposition. Quinze minutes plus tard, le Monsieur de l’OFB, après avoir été interpellé par Monsieur DDT (très important le protocole), rentre en contact avec moi : ils vont venir sur place à 16h pour faire un constat détaillé sur les cadavres. Ça traîne pas. On ne badine pas avec le loup. La Préfecture doit être informée en temps réel… Que je pisse du glyphosate, la préf’ s’en fout, mais le loup !

En écrivant ces lignes, je repense à cette femme, Madame Burguière, de la campagne de Rodelle. En janvier dernier, elle est morte de faim et d’absence de soins dans sa ferme, abandonnée. Je pense à Jérôme Laronze (3), ce paysan assassiné par la maréchaussée il y a trois ans, en Saône-et-Loire. Ses charolaises n’étaient pas identifiées de façon ad hoc. Persécuté par la machine d’État, abandonné, deux balles dans le dos. Envie de crier, envie de vomir.

Autopsie d’une rencontre

16h00. Deux agents de l’OFB se garent sous le noyer. Je les rejoins sans plus attendre. Dans leur regard, un mélange d’appréhension et de professionnalisme résigné. Ils savent sans doute à leur dépend que le loup bouscule et qu’en tant qu’agents de la puissance publique, ils sont en première ligne sur le front sensible du fantasme, de la colère et de l’inconscient collectif.

Qu’importe leurs convictions, je connais un peu le dossier et ses enjeux. Mais jusqu’à aujourd’hui c’était « confortablement » là-bas. Dorénavant, je suis moi aussi directement impacté ! Et là, maintenant, je veux que l’on me confirme la prédation pour retrouver de la matière et la force de la pesanteur.

Comme des animaux de la même espèce qui se rencontrent pour la première fois, nous nous sentons, nous nous jaugeons du regard. Un échange en gestation. Sur quelle ligne de la partition se trouve le respect ? Nous nous accordons, chacun à sa place. Nouveau départ en direction des cadavres. Je vide mon sac, j’étale ma géopolitique comme un rempart à toute velléité infantilisante de leur part.

La première brebis a déjà été bien « charognée », une autopsie rigoureuse ne va pas être possible. Photos, gants en latex, scalpels. Pas de repas, juste une mise à mort. Arrivée sur le tableau suivant. Confirmation du protocole qui a conduit à une frugale collation. Moins de cinq kilos avalés en tout et pour tout. Panse sortie à deux mètres, le cœur en entrée et une bonne partie du foi en hors d’œuvre. Sternum explosé, consommé lui aussi. Acte chirurgical sur la peau du cou, comme une écorce que l’on déroule du tronc. Perforée par deux fois, trous larges… Pour les gardes, la scène ne laisse que très peu de doute : l’œuvre d’un loup de passage.

Le retour du loup

Durant la période hivernale, les jeunes loups mais aussi des individus plus âgés quittent les meutes et partent à la conquête de nouveaux territoires parcourant parfois des centaines de kilomètres au travers de paysages pas toujours sauvages.

Les populations de loups en France et en Europe depuis 1992 sont bel et bien en expansion (4). Il est historiquement présent sur tout le territoire, mais après un siècle de persécution, il est considéré comme éradiqué en 1937. La densité des populations rurales est alors à son apogée. Il faut se nourrir et le loup, comme tant d’autres vivants, est un concurrent direct de notre garde-manger. Avant l’avènement du productivisme et de l’énergie pas chère et abondante, rares sont les zones trop inhospitalières pour ne pas être cultivées, pâturées, exploitées. Il suffit encore de jeter un œil curieux sur nos paysages pour s’en convaincre : combien de mètres carrés n’avons nous pas façonnés  ?

Avec la mécanisation en agriculture, les besoins en main d’œuvre diminuent, les campagnes se vident. Les populations de plus en plus citadines connaissent l’abondance alimentaire. L’industrialisation de tous les maillons de la production éloigne le nouveau consommateur moderne de toute considération biologique, écologique. Les gens n’ont plus le sens de la terre au bout des doigts. L’espace rural est devenu lui aussi une marchandise que l’on consomme en vacances ou en week-end. On veut des frissons, on veut de la vitesse, mais paradoxalement on veut aussi du sauvage. En 1979, la convention de Berne (qui ne sera ratifiée qu’en 1990) définit le loup comme espèce protégée au niveau européen. En 1992, deux ans après seulement, le loup refait son apparition dans les Alpes du Sud. Dès lors, les pratiques d’élevage en plein air vont être bousculées jusqu’à interroger la cohabitation entre loups et pastoralisme.

Quel avenir pour le pastoralisme ?

Comme le souligne Morizot, écrivain et maître de conférence à l’université d’Aix-Marseille, la crise écologique que nous traversons est une crise de la sensibilité, une crise de notre « relation productive aux milieux vivants, visible dans la frénésie extractive et financiarisée de l’économie politique dominante. » Le pastoralisme consiste à gérer une ressource herbacée et ligneuse non cultivée, il permet de produire de la viande dans une économie vertueuse, sobre, en équilibre avec ma conscience, mon sentiment de bien faire. Si l’arrivée du loup engendre déjà « des morsures invisibles » (5) sur les éleveurs qui sont impactés au quotidien, elle nous impose aussi de changer notre manière de travailler et c’est loin d’être facile. Parfois même ce n’est techniquement et économiquement pas possible. Sur une ferme diversifiée comme la nôtre, avec de surcroît un parcellaire assez explosé dans l’espace, comment faire face à un besoin de protection du troupeau sans avoir à hypothéquer le temps nécessaire aux autres productions ?

De retour à la ferme, nous synthétisons les données. Verdict : « Loup non exclu » si on en a la ferme conviction, on ne peut pas dire assurément que c’était bien le loup. Présomption d’innocence ou bénéfice du doute ? Pour autant vous serez indemnisés ! Après m’avoir informé de l’existence d’un numéro téléphonique en cas de détresse psychologique, nous nous quittons.

Échapper au steak in vitro

La nuit est étrange. Mon subconscient me réveille la boule au ventre. Il est 2h00, nuit noire. Pas moyen de refermer l’œil jusqu’à l’aube salvatrice. La moulinette, le petit vélo se tape le Ventoux, la montagne de Lure, les pré-Alpes jusqu’au Mercantour. D’ascension en détours, le loup à chaque virage, je cherche à garder l’équilibre. Je ne peux pas vivre ailleurs qu’en pleine nature. Je ne peux admettre tout principe d’éradication, chaque élément a sa place dans la complexité du vivant, et vu la gueule de la planète et l’indécence de mon espèce, le passage du loup met en relief les contradictions de nos comportements. Société de loisirs, consommation de nature, camps de concentration pour production animale, alimentation aseptisée, consommateurs lobotomisés, réchauffement climatique… Respirer de l’air gratuit, boire de l’eau, manger, se reproduire, exister aux autres, rapport à la mort, rapport au vivant… Le passage du loup exacerbe ma colère vis à vis de mes semblables. « Une société de masse entretient l’image de l’agriculture dont elle a besoin pour nourrir les illusions sans lesquelles société de masse et société citadine sont impossibles.(…) L’équilibre dans lequel nous sommes condamnés à vivre est intenable. Il est aussi celui dans lequel sont condamnés à vivre l’immense majorité des êtres, qui ne connaissent (plus) rien à l’agriculture, ni aux sources de leur alimentation. Ils ne distinguent pas leurs achats alimentaires de leurs autres consommations industrielles. Or il existe une différence de taille : ils sont obligés de manger pour vivre. La contribution des agriculteurs pourrait être de les éclairer sur ce point, si nous ne nous acharnions pas avec tant de détermination à ne pas voir la réalité de notre situation présente.(…) Il n’y a pas d’agriculture industrielle, il n’y a qu’une industrialisation du monde à laquelle l’agriculture n’échappe pas. » (6)

Réveil brumeux, café acide, la journée va être lourde. Comme tous les matins, je me pose après mon premier café endormi, sur les chiottes érudites. Comme tous les matins, pendant que la boyadure fait son préchauffage, je choisis ma lecture. Retour à l’article de Tesson abandonné la veille. Je retrouve le dernier paragraphe lu. Je remonte les yeux en haut de page pour lire la suite. « L’ombre du loup », sous-titre en gras qui m’électrise aussitôt ! Juste là, après le point final de ma lecture d’hier. Juste là, dans l’ombre de mes deux cadavres…

Est-ce aux éleveurs qui pratiquent le pastoralisme de porter seuls la charge émotionnelle

d’une éventuelle cohabitation ? Face au développement d’une agriculture 2.0, qui sous couvert de « cause animale » nous promet du steak in vitro, le retour du loup doit, avant tout, nous permettre de réinventer nos rapports aux vivants. Et comme le souligne Jocelyne Porcher : « Nous valons mieux que les fantasmes des industriels et des banquiers de l’agriculture cellulaire. Construisons nous-même notre avenir avec les animaux. Avec les animaux et non pas sans eux. » (7) J’aime profondément ma vie de paysan, et je préfère vivre libre au contact d’une vie encore sauvage, qu’aliéné à des injonctions religieusement économiques sous couvert de progrès intégriste !

Texte : Gwen, quelque part dans mes friches, au pied du mur d’une humanité à la dérive / DESSINS : Manoï

1 : Baptiste Morizot, Manières d’être vivant, Actes Sud, fév 2020

2 : L’OFB (Office Français de la Biodiversité) résulte de la fusion, au 1er janvier 2020, de l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Il modifie également les missions des fédérations de chasseurs et a pour objectif affiché de renforcer la police de l’environnement.

3 : Cf brève page 3

4 : www.loupfrance.fr

5 : « Attaque de loup, les morsures invisibles » reportage documentaire autour de témoignages d’éleveurs impactés par la prédation du loup sur leurs troupeaux, msatv.

6 : Le ménage des champs : Chronique d’un éleveur au XXIe siècle, Xavier Noulhianne, Le Mas d’Azil, Éditions du bout de la ville, 2016.

7 : Cause animale, cause du capital, Porcher, J., Latresne (Gironde) le Bord de l’eau 2019

À visionner : MOUTONS 2.0 – La puce à l’oreille d’ Antoine Costa et Florian Pourchi, 2012. / À lire : Le Loup, Jean Marc Rochette, Casterman, 2019.