L’Empaillé n°11 est arrivé !
Leur terreur, nos luttes
Pro-démocrate ou pro-terroriste, choisissez votre camp. Choisissez bien, il n’y a pas de demi-mesure : L’État israélien est une démocratie, un pays allié par-dessus tout. La colonisation, les bombardements et blocus à répétition, les milliers de prisonnier·es politiques semblent n’avoir jamais existé, comme effacés par l’horreur de l’opération récente du Hamas qui a exécuté plusieurs centaines de civils. Alors il faudrait choisir son camp les yeux fermés, celui d’un gouvernement de l’extrême droite la plus crasse qui qualifie les Gazaouis d’animaux, et contre lequel des centaines de milliers d’Israélien·nes ont manifesté sans relâche pendant des mois. Ceux et celles qui seraient tenté·es de réfléchir hors de ce raisonnement binaire seront condamnés pour apologie du mal par le général Darmanin et livrés aux sermons des journalistes bas du front des plateaux parisiens.
Passez votre chemin, il n’y a rien à comprendre. « Expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser », affirmait déjà le droitier Manuel Valls après les attentats de 2015 en France. De la même façon, on voudrait nous faire croire que la tuerie du 7 octobre du Hamas serait un événement hors-sol et imprévisible. L’histoire n’existe pas, place aux éditions spéciales, place aux images du sang, de la haine et des colonnes de blindés. Les chefferies occidentales envoient un blanc-seing à l’armée israélienne, et on pourra toujours s’émouvoir a posteriori, avec la télé, des milliers de mort·es palestinien·nes enterré·es sous les bombes.
On connaît la chanson. Les Américains ont été dévaster l’Irak au nom de la liberté. Les dictatures africaines sont nos amies. Les despotes du pétrole arabique sont respectables, qu’ils découpent des journalistes en petits morceaux ou qu’ils liquident les opposant·es par pendaison. Quant à la guerre menée par Erdogan au nord de la Syrie, contre le Kurdistan démocratique du Rojava… silence radio des ministres et de leurs larbins. On oublie un peu vite que les révolutionnaires kurdes ont combattu pied à pied les troupes de Daesh, et qu’ils et elles ne peuvent compter que sur les comités de soutien partout dans le monde et sur les internationalistes partis pour combattre à leurs côtés.
« Terre et liberté ». La revendication de tous les peuples qui luttent pour un avenir démocratiquement choisi, débarrassé des occupants ou des intégristes, des despotes ou des profiteurs. Un mot d’ordre qui résonne avec toutes les mobilisations qui essayent de décider collectivement de la réappropriation des moyens de subsistance et de production. Toutes ces joies, ces révoltes et ces peines, toutes ces aspirations qui s’expriment dans nos pages s’ajoutent avec toutes celles et ceux qui, de Gaza à Tel-Aviv, de Kobané à Téhéran, tentent de faire tomber les murs quels qu’ils soient.