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Ne pas finir dans le bartas
On va pas se mentir, ça sent rudement mauvais. Certes, on est pas en 1940. Mais si Zemmour et Le Pen ne sont pas les nazis et les vichystes de l’époque, ils n’en dessinent pas moins les contours d’un néo-fascisme moderne. Certes, on peine à imaginer qu’ils puissent prendre à la fois l’Élysée et le palais Bourbon au printemps prochain. Mais ce fond d’air nauséabond ne nous dit rien qui vaille. Comme si enchaîner les états d’urgence ne suffisait pas à nous serrer la gorge. Vous dormez tranquille vous ?
Quand tous les plateaux télé et la presse grand public commencent à prendre au sérieux ce raciste de comptoir, ce misogyne bas du front qui coalise tout ce que ce pays compte de groupuscules fascistes et royalistes, on flippe. Incroyable mais vrai, ce crétin de Zemmour s’y voit déjà. Qui aurait parié trois sous sur ce minable deux ans auparavant ? Une partie de la bourgeoisie peut-être, qui voit son intérêt dans ce repli autoritaire, capable de remettre de l’ordre dans un pays régulièrement secoué par les mouvements sociaux à répétition, des Gilets Jaunes à la Guadeloupe, des féministes aux mouvements anti-racistes.
Notre partition à nous est de ce côté, dans ces résistances multiples. Ces maquis d’une journée ou d’une vie. Une usine occupée qui tourne le dos au quotidien de la chaîne, des dos courbés et des petits chefs. Des cabanes plantées au beau milieu de nulle part pour s’opposer aux bulldozers des aménageurs de béton. Une asso qui apprend aux femmes à se défendre et à retrouver de la force. Tous ces lieux anonymes, ces bases arrières, ces espaces libérés. Ces lieux où l’on s’attelle à préparer l’offensive, à porter des coups à l’adversaire, à se construire en dehors des stéréotypes du patriarcat et des injonctions à la normalité du quotidien capitaliste. Redressons la tête, retroussons les manches, nos maquis ne sont pas encore -tous- clandestins : profitons-en pour les renforcer et les multiplier.
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