Kobane, nord Syrie

Portfolio : Maryam Ashrafi


Ma première visite à Kobané remonte à 2015, quelques mois seulement après sa libération, dans le cadre de mon projet de livre « S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles ». Plus de 80 % de la ville était en ruines.
J’ai été témoin des conséquences de la guerre : des civils retournant dans leurs maisons dévastées, des combattants derrière les lignes de front – surtout des femmes – façonnant la résistance. En janvier 2025, à l’occasion du 10e anniversaire de la libération de l’EI, j’y suis retournée. La ville est reconstruite et agrandie. Les enfants sont devenus des adolescents. L’ambiance n’est pas propice à la célébration ; seule la peur des frappes de drones turcs règne. Des barrières de sable bloquent les routes principales, le bazar est couvert pour des raisons de sécurité et des funérailles sont organisées tous les deux jours pour les victimes des combats près du barrage de Tishrin, un champ de bataille clé entre les FDS et l’ANS, soutenue par la Turquie. Le contrôle du barrage n’est pas seulement une question de territoire : c’était une lutte pour l’électricité, l’eau et la domination militaire. Kobane, symbole de la résistance, est toujours menacée.

Avril 2015. La place de la Liberté, après quatre mois de combats entre l’État islamique (E.I.) et les forces YPG/YPJ
Maryam Ashrafi (combattant·es à majorité kurdes intégré·es dans les FDS.)

2015, Judi, combattante des YPJ, contemple les rues marquées par les combats.

Avril 2015. Des enfants kurdes jouent sur un char détruit au milieu des décombres.

Avril 2015. Des combattant·es des YPJ portent le cercueil d’un camarade tué lors d’affrontements avec Daech. Bien que la ville soit libérée, les forces kurdes continuent de combattre dans les villages voisins.

Janvier 2025. Quelques semaines après la chute d’Assad, deux femmes arpentent les rues de Qamishli, autrefois contrôlées par le régime, désormais ouvertes à tous et toutes.

Janvier 2025. La place Arin Mirkan. La crainte des habitant·es d’une attaque turque est toujours palpable.

Janvier 2025. Pour protéger le bazar des drones turcs, la rue principale et les ruelles adjacentes sont désormais couvertes.

Janvier 2025. Une femme pleure un combattant des FDS mort sur la ligne de front du barrage de Tishrine, à la suite de violents affrontements avec les forces islamistes soutenues par la Turquie.

Janvier 2025. Des familles pleurent leurs proches tués lors d’une attaque de drone turc.

 

MARYAM ASHRAFI