Numéro 13 régional

Bulletin de grève. « Non au mépris »

Ce début d’année a été mouvementé au niveau syndical. La grève des agriculteurs a enflammé le mois de janvier, laissant les normes environnementales au cimetière et les campagnes parsemées de panneaux à l’envers. Cependant on gardera en mémoire quelques belles actions coup de poing de la Conf’ dans les supermarchés, comme à Crest ou à Figeac, où les éléveurs·euses sont entrés dans un supermarché Carrefour à moitié nus avec des banderoles : « Ils nous plument, on est à poil ! ». Les postièr·es ont ensuite fait entendre leur voix pour dénoncer les conditions de travail dégradées et les plans de réorganisation. L’intersyndicale nationale, relayée localement par la CGT, Sud et la CNT, a impulsé une grève massive le 2 avril. Quand aux facteurs et factrices de Mirande dans le Gers, ils et elles ont tenu 37 jours de grève contre « les suppressions d’emplois et le mépris affiché par la direction », avant de parvenir à un protocole d’accord.

Le 8 mars, plusieurs collectifs féministes ont appelé à la grève pour l’égalité salariale et le partage égal des tâches domestiques. La route est encore longue pour atteindre le niveau de mobilisation historique atteint en Espagne en 2018, avec 5,9 millions de personnes qui avaient débrayé pour les droits des femmes. Mais la mayonnaise commence à prendre puisque l’appel à la grève féministe a été relayé par plusieurs syndicats (CGT, FSU, Solidaires, UNSA, CFDT).

Les enseignant·es sont descendus dans la rue le 2 avril contre l’arrêté dit « du choc des savoirs », promulgué par Attal pour instaurer des groupes de niveaux au collège, une mesure de tri social qui ne dupe personne. Le 4 avril, c’est au tour des professionnel·les du médico-social de se mettre en grève, notamment les salarié·es de l’ Aide sociale à l’enfance qui demandent plus de moyens, sous peine de mettre les enfants en danger. Il y a aussi les éboueurs de Perpignan qui ont tenu 9 jours malgré l’affreux Alliot qui les a menacé de l’intervention des forces de l’ordre.

Le privé n’est pas en reste. Ce sont 100 % des salarié·es de l’entreprise de nettoyage GSF qui ont cessé le travail le 23 janvier pour protester contre la mise à pied des trois salarié·es qui s’étaient opposés à une remarque raciste. Le groupe Auchan a connu des grèves successives dans toutes ses enseignes, particulièrement suivies dans le Puy-de-Dôme et en Haute-Garonne. On pourrait continuer à l’infini, avec les agents de sécurité du CHU de Montpellier le 9 avril, ou encore les salarié·es des laboratoires de biologie médicale Inovie qui ont débrayé dans toute la France après la diffusion d’un épisode de Cash Investigation, dans lequel le PDG du groupe se vantait d’avoir supprimé 1000 postes sur 7000 en 2023. Devant le laboratoire de Saint-Flour dans le Cantal, les 30 salarié·es avaient placardé une banderole « Inovie, non au mépris ! »

La place nous manque pour parler de toutes les grèves des travailleurs et travailleuses, on envoie donc toutes nos pensées à toutes celles et ceux qui se battent pour améliorer leurs conditions de travail, défendre leurs collègues et lutter contre les patrons-voyous. Haut les cœurs !