Toulouse noir
«L’image qui ressort de la ville n’est-elle pas trop négative ? ». C’est la première question qui vient au journaliste de La Dépêche, en lisant ce livre. Évidemment, ce recueil de nouvelles est plutôt du côté des looser·euses, des perdant·es, des gentrifié·es, des discriminé·es, des précaires… On est du côté du Toulouse populaire. Celui qui préfère le rouge et le noir au rose pourpre des classes dirigeantes, qui modèlent la ville à leur image. Ici on voyage avec les zonard·es de la place Belfort à la recherche d’un chien volé. On habite le quartier Bonnefoy jusqu’à sa destruction par le projet Matabiau. On vit avec la troupe qui construit une utopie concrète au Pavillon Mazar, rue Sainte-Ursule. On survit avec les prostituées du Canal du Midi. On part à la recherche de La Meute, un groupe d’autodéfense et d’auto-justice féministe, dans le quartier Esquirol. Ce mélange de fiction, de roman social, d’histoire locale et d’urbanisme n’a rien de joyeux. Il ne donne franchement pas l’envie de célébrer la ville rose. Mais plutôt de rejoindre ceux et celles qui ouvrent des brèches et construisent des résistances.
Toulouse noir, Asphalte, 2024, coordonné par Charles Henri-Lavielle.
