Numéro 4

Baylet, honteux personnage

À l’heure du #balancetonporc, ils sont nombreux à passer au travers. Violeurs, agresseurs, harceleurs, il y a tant de plaintes et de procès qui se perdent, ou de coups de genoux bien placés. On ne peut s’empêcher ici de renouveler quelques mots sur l’affaire Baylet, lequel, malgré les révélations, est toujours à la tête d’un empire de presse. En 2002, il aurait frappé, puis déshabillé sa subalterne, avant de la jeter à la rue. En 2016, la presse en parle un peu, une députée intervient à l’assemblée relatant à nouveau les faits et questionnant le ministre de l’époque : « Comment osez-vous vous présenter à l’Assemblée nationale, sans être submergé par la honte ? ». À l’époque, sa collaboratrice porte plainte. Un gendarme témoigne sur buzzfeed.com qu’elle « avait un visage tuméfié, elle était très marquée. Les pommettes gonflées, les yeux gonflés. Il y avait des hématomes : c’était bleu, gonflé. Elle avait le visage bouffi, traumatisé. Il était facile de constater que c’était des coups qui étaient à l’origine de ces marques ». Mais Baylet fait le ménage, se paye un accord secret avec la victime, le procureur abandonne. Très bizarrement, Baylet évite la mise en examen et la confrontation : « La divergence des versions nécessitait obligatoirement une mise en présence des protagonistes, c’est-à-dire une confrontation entre Bernadette B. et Jean-Michel Baylet». Aujourd’hui, Baylet parade toujours, avec toute la presse locale à ses pieds. Après avoir été aux ordres de Manuel Valls, il reprend son poste de PDG du groupe, se rallie piteusement à Macron et se fait élire Président de la presse quotidienne régionale par ses confrères. Peu importe si le Syndicat National des Journalistes (SNJ) de La Dépêche parlait d’une « rédaction à l’agonie » en septembre 2016 ou si le SNJ de Midi-Libre se plaignait en novembre dernier des « suppressions de postes et restructurations » et « des lecteurs [qui] se détournent de plus en plus d’un journal dont la qualité s’effondre ». Hélas, Baylet possède toute la presse locale, ses quotidiens vont donc continuer à publier des comptes-rendus sans saveurs, à engranger des recettes publicitaires et à faire la com’ politique de leur sinistre chef. Alors qu’il est qualifié d’impulsif voire violent par sa victime en 2002, un journaliste de Centre Presse loue quant à lui « l’authenticité et la chaleur humaine qu’il sait très bien communiquer » suite à son discours lors de la dernière cérémonie des voeux du quotidien. En voilà un qui veut garder son job.