Numéro 13 régional

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édito

Delga, contre son camp.

En pleine ultra-droitisation de la société, les vieilles figures sociales-démocrates tentent toujours de nous refaire le coup d’un PS qui repart à la conquête du progrès social. En tête, Carole Delga. La patronne de l’Occitanie est décrite comme une femme de gauche par les complaisants journaux de Baylet, comme par les médias parisiens. Un comble pour cette ancienne sous-ministre de Valls qui s’est opposée à l’alliance de toute la gauche aux dernières élections. Allant même jusqu’à mener campagne contre la Nupes dans la région aux dernières législatives, quitte à faire élire des députés RN et macronistes ! De quoi cramer sa réputation de femme de gauche ? Absolument pas. Pourtant, vu d’ici, et vu de la gauche qui bataille dans les luttes populaires, Delga est plutôt un soutien sans faille à la bourgeoisie et aux industriels. Évidemment, elle est une farouche défenseuse de l’autoroute A69. Elle a soutenu l’agrandissement du port de Port-la-Nouvelle pour que les géants des mers y importent céréales et produits chimiques du monde entier. Elle a aussi subventionné l’industrie du photovoltaïque qui compte recouvrir des milliers d’hectares agricoles. C’est l’ensemble du gros patronat régional qui peut la remercier. Ainsi Figeac Aero, propriété du multi-millionnaire Jean-Claude Maillard, a bénéficié d’une aide de 3,6 millions pendant qu’elle supprimait 220 emplois, et recrutait de la main d’œuvre tunisienne ! Selon Médiapart (le 3/10/2013), « Figeac Aero, la SAM, MH Industries, Bosch, Latécoère… La situation semble se répéter à l’infini en dépit des interventions de la région. Toutes ont fini par fermer, supprimer des postes, délocaliser ou rogner sur les accords signés, malgré des subventions régionales importantes. Et aucune de ces entreprises n’a été sommée de rendre l’argent public ». Au final, Delga gère sa région selon une politique très paternaliste qui donne quelques miettes pour des mesures écolos ou sociales, tout en étant proche de la FNSEA et du patronat. Une sorte de centrisme mou mais remuant, illustré à merveille lorsqu’elle proclame fièrement le 13 mai 2023 devant un parterre de maires d’Occitanie : « Nous aimons les entreprises, les salariés et les chefs d’entreprises ! » Voilà, on aime tout le monde… mais tout le monde reste à sa place. Et Delga poursuit sa carrière tranquillou bilou et vise le haut de l’affiche. En recherche permanente d’une destinée nationale, elle ose sortir des punchlines giscardiennes et virilistes : « Quand il s’agit de réindustrialiser le pays, je n’ai pas la main qui tremble » s’emballe-t-elle. Qu’elle redescende sur terre, son parti est en soins palliatifs, réduit à présenter Glucksmann aux européennes, cet ancien conseiller d’un président géorgien corrompu et autoritaire qui a commencé sa carrière chez des sarkozistes libéraux. Et si l’A69 pète dans les doigts de la présidente des riches de l’Occitanie, le 06 du patron d’Airbus pourra toujours lui servir pour se trouver un nouveau job.
Et nous on criera : bon débarras !